Protection des enfants déplacés – Burkina Faso

Adama et sa famille ont fui leur pays en 2023 et se sont réfugiés à Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina Faso située au sud-ouest du pays.

Le système éducatif burkinabè doit faire face à une forte pression démographique (45 % de la population a moins de 15 ans). Les progrès en termes d’accès à la scolarisation sont indéniables depuis 15 ans. En 2017, les taux de scolarisation étaient les suivants (sources des chiffres : MENA) :

  • préscolaire = 2,9 %
  • primaire = 86 % mais un taux d’achèvement primaire de seulement 57 %
  • secondaire = 32 %

Malgré cela, des problématiques majeures demeurent :

  • Un accès inégal aux établissements scolaires : encore beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés. Dans les zones urbaines, les écoles privées se développent au détriment d’une éducation gratuite ; dans les zones rurales l’éloignement des écoles est une contrainte à la scolarisation notamment des filles.
  • L’augmentation des situations de mise en danger des enfants : recrudescence du phénomène d’enrôlement des jeunes garçons dans les milices armées, enfants orpailleurs dans les mines artisanales…
  • Une éducation de qualité très insuffisante : enseignants peu/pas formés, enseignant en nombre insuffisant, un nombre d’enfants /classe très élevé, un système de double vacation, un manque de matériel pédagogique, un taux de rétention faible, un niveau d’acquisitions faible.
  • Une forte inégalité genre surtout au niveau secondaire : phénomène important du mariage et des grossesses précoces, violences basées sur le genre même au sein des écoles, les filles sont plus souvent sollicitées pour participer aux travaux domestiques.

À ces problématiques structurelles s’ajoutent les conséquences de l’insécurité : depuis 2019 ce sont plus de 2 500 écoles (+ 350 000 élèves) qui ont été fermées ; les enseignants menacés désertent et les parents d’élèves craignent d’envoyer leurs enfants à l’école ; dans certaines régions, les élèves comptent deux « années blanches », dans d’autres, les élèves sont regroupés dans des zones jugées plus sécures, les répercussions psychologiques sont encore sous-évaluées. Une stratégie spécifique a été mise en place par le gouvernement.

 

Ce projet - en cours en 2024 - est donné à titre d'exemple d'actions pour PARTAGE. Les dons collectés dans la campagne "Je donne une chance" seront affectés à nos actions d'éducation et de protection de l'enfance prioritaires chez nos partenaires.

Situé à Bobo-Dioulasso, le Dispensaire Trottoir est une association burkinabè créée en 1993 par une infirmière qui soignait initialement les enfants de la rue sur le trottoir. Depuis lors, l’association a grandi, elle s’est structurée et dispose aujourd’hui d’une équipe locale de 28 personnes et de locaux qui lui permettent d’accueillir un nombre croissant d’enfants.

L’objectif du Dispensaire Trottoir est d’améliorer les conditions de vie des enfants les plus démunis (enfants des rues, orphelins, enfants de familles très vulnérables) en répondant à leurs besoins de base, en défendant leurs droits et en promouvant une approche holistique : éducation, alimentation, santé, protection, dans une démarche d’implication des familles pour plus d’autonomisation.

  • SCOLARISATION

Le DISPENSAIRE TROTTOIR favorise l’accès à l’école aux enfants issus de familles démunies et contribue ainsi à promouvoir l’éducation comme un droit fondamental pour tous et toutes.

Pour ce faire, le DISPENSAIRE TROTTOIR accueille dans son centre « Safielba » quatre classes de maternelle, où les enfants sont accueillis dès l’âge de 3 ans. La préscolarisation constitue en effet un levier très fort de réduction de l’échec scolaire des enfants. Elle favorise un développement psychomoteur plus précoce et permet aux enfants de commencer plus tôt à se familiariser avec le français (langue officielle et langue d’enseignement).

À l’issue des trois années, ils sont inscrits à l’école primaire. Chaque année, ce sont environ 1 000 élèves pour qui les frais de scolarité, les fournitures et les uniformes sont pris en charge, soulageant ainsi les familles et permettant aux enfants d’accéder à une scolarisation dans les structures de la ville. En parallèle, les enfants continuent de bénéficier d’un suivi rapproché de la part de l’équipe : accompagnement social des familles, suivi médical et suivi scolaire. Pour les enfants en difficulté d’apprentissage, le Dispensaire Trottoir organise, à l’aide d’établissements partenaires, des cours de soutien scolaire. Ainsi le Dispensaire Trottoir favorise le maintien des enfants sur les bancs de l’école et lutte contre le décrochage scolaire, très fréquent dans les familles vulnérables. Les enfants bénéficient également d’activités d’éveil et de sorties.

 

  • CENTRE DE RÉCUPÉRATION NUTRITIONNEL

Des bébés et des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition font l’objet d’un suivi nutritionnel régulier : contrôle de croissance et accès à des compléments nutritionnels (bouillie enrichie, spiruline). Les orphelins et les enfants de mères séropositives ont particulièrement besoin de suivi.

  • SANTÉ

Chaque jour, une infirmière reçoit et soigne les enfants dans l’enceinte du centre. Un médecin vient également une fois par semaine pour traiter les problèmes plus importants. Des campagnes de vaccination et de déparasitage sont organisées tous les ans en fonction du calendrier national.

  • ALIMENTATION

Plus de 300 repas sont préparés et distribués quotidiennement au centre aux enfants scolarisés dans les écoles voisines ainsi qu’aux 150 enfants scolarisés sur place dans les classes de maternelles. Dans certaines situations sociales très difficiles, le Dispensaire Trottoir peut faire des distributions de colis alimentaires, comme lors de la pandémie de COVID-19.

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